Je n’ai pas pour habitude de souligner mes blagues et autres traits d’esprit ou d’expliquer mes titres – d’ailleurs parfois, je vous assure, il ne faut pas chercher – ça a tendance à les rendre insipides. Mais comme je suppose que la proportion finnophone de mon lectorat est négative – oui, je sais, c’est mathématiquement impossible et puis il y a moi, je me relis, donc on peut dire que dans une certaine mesure je fais partie de mon lectorat – je vais vous faire le plaisir de vous traduire le mot “tuuli”. Ca veut dire vent. Faites-en ce que vous voulez.
Qui n’a pas connu le problème du tee-shirt qui remonte ? Tu sais, ce tee-shirt que tu coinces dans ta jupe parce qu’il est trop long pour le porter par-dessus, et puis tu as envie de le mettre dedans, on a le droit quand même, c’est un pays libre, mais c’est moche en 5 minutes parce que ça remonte, ça fait des plis, et en plus ca bouboule juste à la ceinture, c’est inconfortable et on dirait que t’as pris 3 kgs. Il y a toujours la vieille ruse de sioux de ma mère qui consistait à coincer le tee-shirt dans la culotte. Outre le fait qu’il faut absolument prévoir de ne pas se retrouver en sous-vêtement devant des tiers parce que c’est assez ridicule, ce n’est pas très pratique ou confortable, et parfois, plus insidieusement, ça remonte quand même.
Il existe la solution du top court, qui fait pile la bonne longueur et qu’on ne coince pas dans la jupe. Et il y a la solution du body, à laquelle je n’avais pas forcément pensé avant de croiser la route d’Emilie. L’inspiration s’arrête là puisque je n’ai pas choisi le même patron qu’elle, préférant jeter mon dévolu sur Tuuli de Named, car l’encolure en V m’a fait rêver, et la robe proposée en combo avec le patron du body me faisait de l’oeil.
Le voilà, mon fameux jersey violet utilisé à deux reprises en touche, et dans lequel j’ai tout de suite imaginé ce body !
Suite à ma résolution de ne pas m’infliger de patrons PDF quand il existe une version papier, j’ai commandé le patron de Tuuli. Il est arrivé dans une jolie pochette, avec un livret aux explications claires et détaillées. Le seul tatillonnage que je pourrais faire, mais franchement je ne pense pas que ça dérange grand monde, c’est que j’ai dû choisir au moment de la commande entre la version anglophone et la version finnophone de mon patron. Moi j’aurais bien aimé avoir les deux, pour apprendre un peu de vocabulaire. D’un point de vue purement écologique, ça économise du papier donc je ne peux pas désapprouver non plus.
Après prise de mesure, je tombe en 38 à la poitrine, entre le 38 et le 40 à la taille – j’ai choisi 38 – et en 36 aux hanches. J’ai donc choisi de grader le patron. La marque indique que leurs patrons sont prévus pour une stature de 1m72, donc même si ce sont surtout mes jambes qui sont petites, je me doutais que la première version serait un peu grande. Mais c’est assez compliqué de savoir combien enlever, j’ai donc décidé de partir sans chercher à raccourcir en espérant que ce serait portable.
Les explications sont claires, les repères tombent bien et je n’ai pas éprouvé de difficultés de compréhension. Le livret comporte des conseils de base pour qui voudrait se lancer en couture, et même des solutions de remplacement de certaines fournitures : les créatrices conseillent de mettre un morceau d’élastique transparent pour stabiliser la couture aux épaules mais disent qu’on peut le remplacer par un morceau de jersey coupé parallèle à la lisière : ce que j’ai fait. Comme je suis curieuse et que j’avais déjà lu les instructions avant de me lancer dans ce body, je l’ai fait aussi sur Ondée. On verra à l’usage.
Il est conseillé d’utiliser une surjeteuse et nul doute que les finitions seraient plus sympas, mais la couture passe très bien avec le point élastique habituel de ma machine. L’étape la plus difficile a été la réalisation de cette fameuse encolure en V. Ca demande de la minutie et au final elle est pas mal pour une première, mais pas parfaite. Au moment de surpiquer pour maintenir l’enforme en place, je me suis dit “tiens, je vais utiliser ma super aiguille double”. Mauvaise idée. Ca m’a fait des boudins, ce n’était vraiment pas joli. J’ai donc décousu et utilisé un point droit long, réservant mon aiguille double aux ourlets des poignets et à la finition des enjambures – alerte néologisme.
A l’occasion de la réalisation de la fermeture de Tuuli, j’ai découvert qu’il existait de la bande à pression. Pas besoin de s’enquiquiner à coudre des petites pressions, à vérifier que ce soit bien écarté pareil… Il y a la bande à pressions. J’en ai trouvé, et c’est magique. Bon à part que autant pour le côté femelle, avec mon pied à fermetures éclairs, c’est passé nickel, autant pour la bande mâle j’ai dû me résoudre à la coudre à la main.
A l’essayage, comme je le craignais, le body est trop grand trop long j’entends, car sinon il me tombe impeccablement. J’ai réussi à tricher en raccourcissant la pièce d’entrejambe et ça me tombe bien, mais je pense que pour le prochain il faudra enlever quelques centimètres au niveau du bassin, ce sera plus seyant.
Profitant du beau temps, Mister Nomé et moi avons décidé de nous délocaliser pour les photos, histoire de nous – et de vous – changer d’air. Ce n’est pas une grosse délocalisation, disons dans le parc à côté, mais nous nous sommes bien amusés.
Body clairement à refaire, je suis fan de l’encolure qui tombe juste comme il faut, et je suis déjà en chasse de jersey pour la robe.
Allez, une dernière en mode « paresseux ».
patron : body Tuuli de chez Named
tissu : jersey de coton bio violet de chez Paapii
taille : 38 poitrine et taille, gradé en 36 aux hanches, raccourci sauvagement de 4cm (on fera ça au propre pour le prochain)