Skógafjall, le pull jacquard avec des sapins


Tricot / mardi, mars 6th, 2018

Parce que les sapins, c’est gentil !

Le jacquard, d’habitude, je préfère sur les chaussettes. Ce pull avec un empiècement n’est pas le seul à me faire de l’oeil mais je dois avouer que je suis difficile à ce sujet. Je n’aime pas quand il y a trop de couleurs, quand le motif est trop chargé, trop contrastant… Ou quand ça fait trop “regarde mon pull des années 80”. Pourtant, quand j’ai vu ce modèle, j’ai tout de suite flashé dessus. Le motif est sympa, pas trop chargé, j’aime beaucoup ces sapins imbriqués et les couleurs, pas trop nombreuses, ne font pas carnaval. Je me suis dit que pour un premier gros projet en jacquard, c’était une bonne idée de ne pas partir sur quelque chose de trop long et fastidieux en fingering.

Je suis restée très premier degré au niveau des coloris, même s’il m’a fallu un moment pour trouver l’assortiment que je souhaitais dans les grosseurs recommandées (Aran). J’ai choisi de la laine pure, traitée superwash car même si je ne lave pas mes pulls tous les jours, le lavage à la main me fatigue assez vite.

Côté réalisation, j’ai choisi de faire un montage tubulaire. Même s’il est un peu plus compliqué à mettre en oeuvre, je trouve son rendu vraiment sympa sur des côtes, on a l’impression que le tricot n’a ni début ni fin. De plus, il est très élastique, ce qui ne gâche rien. J’ai aussi découvert avec ce pull la technique du rabattage tubulaire, un peu fastidieuse mais une fois de plus le jeu en vaut la chandelle.

montage tubulaire sur la manche

Après tricot d’un échantillon, j’ai choisi de descendre toutes mes tailles d’aiguilles de 0,5 mm soit 3,5 pour les côtes, 4,5 pour le jersey et 5 mm pour le jacquard. J’avais déjà eu l’occasion de remarquer que je tricotais un peu plus serré sur le jacquard, ce qui m’avait déjà causé des problèmes d’enfilage sur des chaussettes, que j’avais dû refaire. Ici, le patron en tient compte et après test dans plusieurs tailles d’aiguilles, j’ai constaté que mon rendu était meilleur en prenant des aiguilles de taille supérieure pour cette partie de l’ouvrage. Ce n’est pas précisé dans tous les patrons, et ce n’est évidemment pas obligatoire car tout le monde n’a pas ce soucis, mais puisque c’est un problème assez courant, je trouve que c’est une bonne chose de le suggérer.

effet de cheveux totalement impromptu

Niveau technique, sur Internet il y a à boire et à manger… Mais curieusement je n’ai pas trouvé grand chose sur ma méthode personnelle. La méthode que j’ai le plus croisée nécessite de maîtriser la méthode continentale et notre méthode classique car elle nécessite de tenir un fil dans chaque main. Je la trouve très pratique et adaptée quand les alternances de couleurs sont très régulières, mais dès qu’il s’agit de faire suivre un fil, cela devient un vrai casse-tête. Quand le motif se compose d’une couleur principale et une contrastante pour juste un ou deux points tous les 8-10 mailles, je préfère tenir les deux fils dans ma main gauche, ce qui me permet de faire suivre mon fil inutilisé plus naturellement et sans lâcher mes aiguilles.

Il faut aussi que je vous parle de la couleur dominante. Sur mon patron, pour chaque section de jacquard une des deux couleurs était indiquée comme dominante. Cela m’a laissée perplexe. En me renseignant, j’ai pu constater que les américains avaient tout un tas de théories sur les couleurs qui ressortent plus ou moins en fonction du sens et de la main dans laquelle l’on tient le fil. Puis je suis tombée sur une vidéo d’Arne & Carlos [en anglais] qui expliquent, en gros, que c’est n’importe quoi car si une couleur ressort plus qu’une autre c’est selon eux un problème de tension. Comme je préfère de loin le côté “ne nous prenons pas la tête avec des concepts bizarres” des designers norvégiens, j’ai décidé que la couleur dominante, je n’allais pas trop m’en soucier.

avant blocage

J’ai fait bien attention à ma tension tout au long du travail et j’ai obtenu un ouvrage assez régulier, ce qui était bien sûr le résultat attendu. Les petites inégalités se sont résolues au blocage qui a réellement révélé mon travail. La laine, se détendant, a caché les fils que l’on apercevait en dessous à certains endroits, les points un peu plus petits ont retrouvé une taille normale. Je ne dis pas que c’est un traitement magique, il faut que l’ouvrage soit correct au départ, mais c’est une étape indispensable pour du jacquard.

après blocage, on voit que les points sont plus réguliers

Enfin, parlons de la coupe. Le modèle est assez droit, près du corps mais pas moulant, ce qui me convient très bien. L’empiècement est mis en forme avec quelques rangs raccourcis qui permettent de créer une forme confortable et plus moderne. Je dois avouer que je me suis laissée guider sur ces étapes, et ce n’est qu’à la fin que j’ai constaté que ces rangs raccourcis avaient bel et bien permis de mettre en forme le haut du pull. Tant que celui-ci est sur les aiguilles circulaires, s’en rendre compte n’est pas évident.

Niveau taille, j’ai choisi la taille 2 qui correspondait à mes mensurations et n’ai effectué aucune modification. Sur moi, cela donne un pull assez long mais c’était l’effet recherché. Il est bien chaud, sans être extraordinairement douce cette laine ne gratte pas, le motif est bien mis en valeur et elle était agréable à travailler.

patron : Skógafjall de Dianna Walla
laine : Pure Wool Superwash Worsted de Rowan, trouvée chez woolwarehouse, coloris Ivory, Olive et Hawthorn
taille : 2

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