Dans la salle de bains

Nos amis les poils

Signe merveilleux que nous descendons du singe et non pas de l’arbre (quoi qu’on nous a sûrement balancés par terre à la merci des bêbêtes féroces à un moment ou un autre …) nous avons des poils (et non pas des feuilles de vigne comme tend à vouloir nous le montrer la Bible).

Je veux bien croire que ça ait pu servir à nous tenir chaud à l’époque où nous en avions besoin. Mais James Blunt, qui a chanté You’re beautiful tout nu dans la neige pourra certainement vous affirmer que les 15 poils qui se battent en duel sur nos bras et jambes ne servent plus à rien. Mieux encore, vous avez souvent froid sous les bras, vous ? Vous allez me dire « ben non puisque j’ai des poils ». Je reste intimement convaincue que notre corps n’a pas vraiment décidé de garder les poils aux endroits essentiels. Il devait être bourré, le jour où il a décidé ça. Ou alors il avait perdu un pari contre un singe.

Toujours est-il que, encore une inégalité, les poils, sur une femme c’est moche et sur un homme c’est viril. On pourrait résumer ça au fait que les poils c’est viril, donc, sur une femme, c’est moche. D’aucun tourneront cette phrase dans l’autre sens en disant que les poils c’est moche. Point. N’empêche que si un homme peut se balader « à poil » sans qu’on y trouve quelque chose à redire une fille qui ne se ballade pas sans-un-poil-qui-dépasse, ça fait négligé. Il existe donc une opposition entre les individus – masculins – à poils, et les individus – féminins – à peau.

Est-ce pour cela que l’ont dit toujours que les femmes sont à fleur de peau ? Si nous gardions nos poils, serions nous moins sensibles ? Je n’ai jamais essayé de me faire pousser la barbe pour tester cette théorie…Si c’est votre cas, venez témoigner.

Sans parler de barbe, revenons aux poils sous les bras. Je suis la première à trouver ça inesthétique. Mais si pour une femme, on va tout de suite dire « baaaah elle est mal rasée beuh c’est moche », pour un homme, on ne s’offusquera pas. Pour ma part, je trouve ça tout aussi laid (à cet endroit précis) pour un homme que pour une femme. Surtout que ça aide à retenir et développer les bonnes odeurs que notre transpiration génère.

Les dessous de bras, admettons, donc. Mais pourquoi, par exemple, les poils sur les bras ne dérangent pas alors que ceux des jambes, il faut leur déclarer la guerre ? Vous me direz, il y en a bien qui les teignent en blond pour les cacher, les poils de bras. Je n’ai pas ce problème : ils sont clairs. Mais ceux de mes jambes aussi…

Oui, aujourd’hui, c’est le jour de l’épilation…

De la difficulté de vouloir se faire jolie

Il arrive assez régulièrement – disons tous les 4 à 6 mois – dans la vie d’une femme cet instant tragique où le tube de mascara est vide et où il faut en racheter un autre. Théoriquement, rien de bien sorcier. Comme pour tout produit pour lequel on a ses petites habitudes, on sait à quoi il ressemble, on sait même exactement où il est rangé dans notre hypermarché habituel, on y va on le prend et hop ! le tour est joué.

Eh bien non. Pas pour le mascara. Ce serait trop facile. Les professionnels de la beauté – et surtout leurs chefs marketing – prennent un malin plaisir à changer le packaging, le nom, etc de notre produit pour les cils. Résultat : quand on arrive en rayon notre mascara « J’en mets » dans un tube noir avec un bouchon argenté n’existe plus ! A la place se battent en duel « Bourgeon 2 en 1 », « Alors et Al ? cils plus volumineux », « J’en mets vos cils feront 1m de long » et autres « Barbare à gourde transformez vos cils en antenne radio ».

Là, on se dit « mais non, moi je veux le « J’en mets » normal, le tout simple, celui où y’a pas besoin de mettre 4 tartines, qui ne donne pas l’impression d’avoir un sourcil au bout de la paupière, et qui ne coûte pas 15€45″. Eh bien, il va falloir se résigner, le « J’en mets » normal n’existe plus. Il va falloir passer 4h devant cet alignement de tubes pour parvenir à se décider sur un truc qui aura un résultat correct sans y passer trois plombes.

Il faut dire qu’ils font fort pour l’innovation. A une époque « Bourgeon » nous a inventé le mascara bi-brosse. Une blanche pour allonger les cils-super-méga-top et une noire pour…peindre en noir. Et là, ça a été la révolution. Tout le monde a voulu faire pareil. C’est vrai que plutôt que d’allonger les cils en un seul geste, c’était vraiment plus moderne de le faire avec deux couches de peinture ! Mais là où ils sont très forts, « Bourgeon », c’est que maintenant ils nous disent « plus besoin de faire 2 gestes, le nouveau « Bourgeon 2 en 1 » remplace les deux brosses par une seule qui vous fait des cils plus longs. Là, moi qui suis resté avec mon « j’en mets cils plus longs 1 en 1 » – car oui il a bien fallu choisir entre cils plus longs, cils plus épais, rajout de cils et antenne radio – je me dis que j’ai vraiment bien fait d’être sceptique quant à toutes ces super innovations technologiques…

N’empêche que j’ai peur. Qu’est-ce qui me dit que la prochaine fois que je devrais acheter du mascara, mon tube « J’en mets » vert ne sera pas devenu rouge à paillettes ? Voire même, que la couleur noir sera devenue « out » et que je devrai mettre du bleu turquoise ? Messieurs, vous ne savez pas la chance que vous avez. Vous, pour vous faire beaux, il vous suffit de prendre en compte que tous les six mois on rajoute une lame à votre rasoir. Mais il ne change pas de nom ou de couleur pour autant…

Digressions sur la pâte à dents

De retour sur notre étude très très sérieuse sur tous ces produits que nos chers génies en marketing parviennent à nous pondre.

Tu connaissais le dentifrice anti-taches ? Le dentifrice anti-tartre ? Le dentifrice qui lave plus blanc que blanc ? Le dentifrice spécial mauvaise haleine ? Eh bien maintenant, c’est dépassé !

Je vois d’ici le petit malin qui se dit « pfff, bah moi de toute façon j’utilise la même pâte à dents depuis 20 ans, celle à la fraise que Maman m’achetait quand j’avais 4 ans et que je voulais pas me brosser les dents ». Bon. Eh bien toi, petit malin, tu seras à l’abri.

Donc. Maintenant, le nouveau truc supra révolutionnaire, c’est le dentifrice anti-âge ! Non, je ne me fiche pas de toi. Au bout d’un moment, on se dit que quand même, ils sont à cours d’idée pour inventer de nouveaux produits. Pour ma part, je n’achète pas le dentifrice à la fraise que je prenais quand j’avais 4 ans mais je prends toujours le même, qui est sans doute anti-quelque-chose mais je ne sais même pas quoi. On appelle ça une habitude de consommation. La hantise des gens du marketing, ça. Il faudrait qu’on me retire mon dentifrice pour que je me rende compte qu’il en existe d’autres.

Mais bon, après les 569 références de crèmes anti-âge, de rouge à lèvres au collagène et autres trucs « pour rester jeunes » ils ont dû se dire qu’ils avaient oublié les dents. C’était ça ou mincir. Mais ils ont dû penser que les gens s’étaient rendus compte tous seuls que leurs dents ne grossissaient pas.

Bon. Allez. Il va falloir les aider un peu ces experts en marketing. Quels sont les produits super utiles de cosmétique dont nous pourrions avoir besoin ?
Un mascara anti-chute de cheveux ?
Un fond de teint anti-tartre ?
Un colorant pour cheveux qui fait aussi rouge à lèvre ?

Quoi, on n’a pas besoin de ça ? Bien sûr que non. Et alors ?
On avait besoin du mascara et du rouge à lèvres avant qu’ils ne soient inventés ?

Etude très sérieuse sur les comportements faciaux humains

Amie lectrice, il t’est sûrement déjà arrivé que ton homme – ou tout homme ayant déjà eu l’occasion de passer près de toi pendant que tu te maquilles – se fiche de toi et te demande pourquoi tu ouvres la bouche pendant que tu mets ton mascara. Si tu ne mets pas de mascara, tu fais sans doute partie des gens qui se moquent avec les hommes. Eh bien moi, je dis que les hommes n’ont rien à nous dire, parce que quand ils se rasent, ils n’ont pas l’air plus malin !

Je vois d’ici ces messieurs protester « ouais mais bon, c’est sur que quand on met de la mousse on ressemble au Père Noël, mais en même temps on peut pas se raser autrement, et les grimaces c’est parce que pour raser le petit creux du menton ben faut bien tendre la peau, alors que toi, hein, tu m’expliqueras pourquoi tu as besoin d’ouvrir la bouche comme une carpe pour mettre un truc sur TES YEUX, non mais oh ! Elle se prend pour qui celle-là ? ».

Je vais répondre à ces messieurs en 3 points.
1) Moi je n’ouvre pas la bouche, je tire la langue (et toc !)

2) Si on fait ça c’est parce que, par un réflexe très bizarre, quand on a la bouche ouverte – ou la langue dehors ou les deux, hein, chacune ses goûts – on cligne moins des yeux. Et c’est très très gênant de cligner quand on se met du mascara. Après on a des gros pâtés sous les yeux et sauf pour halloween, c’est pas très tendance. Notons que le fait d’ouvrir la bouche est un simple réflexe, c’est pas notre maman qui nous l’a montré – encore que c’est peut-être un peu par imitation sauf que non parce que ma Maman elle mettait du mascara que 2 fois par décennie …

3) Messieurs, vous n’avez pas l’air plus intelligents quand vous fixez quelque chose – écran de PC, jeu vidéo, voiture, jolie fille – la bouche à moitié ouverte avec limite le filet de bave qui coule si vous restez comme ça trop longtemps…Cela dit, quand on y réfléchit, c’est sans doute aussi pour ne pas cligner et pour profiter au mieux de ce que vous regardez.

4) trois-points-achetés-le-quatrième-gratuit-en-promotion-cette-semaine-seulement :
Nous, au moins, on bave pas.

Donc, selon moi, le ridicule – qui rappelons-le ne tue pas et heureusement – est partagé. Et puis, personnellement, je préfère ouvrir la bouche 20 secondes pour mettre du mascara que de ressembler au Père Noël pendant 10-15 minutes pour me raser. Sans compter qu’il y a quand même moins de risques de coupures, ou alors il faudra que tu m’expliques comment tu t’y prends, amie lectrice – je sais que le truc pour étaler s’appelle une brosse mais il ne faut pas utiliser ta brosse en métal pour étaler ton maquillage !

Conclusion de notre étude très très sérieuse sur les comportements faciaux humain : Mesdames, pour Noël, offrez à votre homme un bavoir, ça lui évitera de salir son beau costume quand il regarde les fesses de la jolie blonde pulpeuse et sexy (= la pouffe décolorée aux grosses fesses et ultra vulgaire) qui traverse la rue.

septembre – décembre 2012