C’est tout une aventure, l’histoire de ce short. D’abord, il y a eu la sortie des nouveaux patrons Deer and Doe que personne de la blogosphère couture n’a loupé. A cette sortie, le constat pour moi était le suivant : la blouse Hoya ne me plaisait pas, le short ne me branchait qu’à moitié surtout pour une question de morphologie. Et le trench, fabulissime, est encore trop compliqué pour moi, l’achat du patron est programmé mais absolument pas urgent.
Et puis… Et puis le short a fait son chemin. Les versions que j’ai pu voir à droite à gauche, déjà, le fait que j’aime beaucoup les shorts mais pour l’été je ne disposais que de deux jeans coupés, le confort de la ceinture élastiquée… Un matin, je me suis réveillée avec en tête le short Goji, le tissu que j’allais utiliser et l’idée de faire les poches contrastées.
Donc j’ai acheté le patron et le tissu, un chambray bio à pois tissés de chez Les trouvailles d’Amandine. Pour parler un peu de la marque, elle ne travaille que des cotons bios, réunit la majorité des étapes de fabrication en France. Je vous mettrai le lien en bas de l’article, elle parle de sa démarche sur son blog et c’est très intéressant. Bien sûr cela se voit sur le prix mais les tissus sont de très belle qualité et originaux. C’est un choix, je préfère payer un peu plus cher et coudre moins mais coudre durable que de remplir ma garde robe de trucs qui ne seront portés qu’une ou deux fois.
Deer and Doe et moi, c’est un peu je t’aime moi non plus. Mon premier vêtement, je l’ai cousu grâce à un patron de cette marque – le fameux Plantain. Mon deuxième aussi, d’ailleurs. Les explications sont limpides, les patrons bien faits, sans erreurs. Les modèles, pour une bonne partie, me plaisent. Non, mon problème avec Deer and Doe, c’est la morphologie. Attention, ce n’est absolument pas une critique envers la marque : au moment de créer un patron il faut faire un choix de silhouette de base et la créatrice a pris le parti de privilégier les morphologies en sablier. Ca fait des milliers d’heureuses mais moi, avec ma morphologie en H à tendance V – taillée à la Bretonne qu’elle disait, Maman – ça m’oblige à pas mal de travail pour adapter les patrons. Certaines marques se rapprochent plus de ma silhouette et j’ai moins de modifications à apporter.
Bien évidemment, le principe de la couture, c’est qu’on peut faire quand même. Pour les hauts, je n’ai pas trop de soucis car il me suffit de grader d’une taille en élargissant, pour les bas ça devient plus compliqué car je fais, dans le tableau de mesures de la marque, un 40 à la taille et un 36 et des brouettes aux hanches, soit près de deux taille d’écart, ce qui oblige une gradation assez forte sur peu de “distance”. Et je ne vous parle pas du problème de hauteur, que j’ai avec toutes les marques.
Pour Goji, comme le tissu n’est pas du tout élastique et que j’avais lu à plusieurs endroit que le short était assez serré aux hanches, j’ai choisi de tracer mon patron au 40 à la taille et entre le 36 et le 38 pour correspondre exactement à mon tour de hanches. On dit donc un 36,5, mais moi ça me perturbe car entre 36 et 38 il y a 37. Au final, comme des hanches, je n’en ai pas tellement, je pense que j’aurais pu ne pas m’embêter et le faire en 36.
Mon chambray étant totalement réversible, j’ai utilisé l’envers de mon tissu pour faire des poches contrastantes. Ces grandes poches plaquées qui ne me branchaient pas plus que ça au début sont devenues un détail que j’adore, maintenant que j’ai trouvé un moyen de jouer avec les tissus.
Puisque le patron ne présentait pour moi aucune nouvelle technique ou difficulté particulière, j’ai choisi de m’en rajouter une et de faire des coutures anglaises. Du coup, il est tout beau aussi dedans, mon short.
Sauf que… Sauf que j’ai oublié de penser à mon mètre 50. Sur un haut, je n’ai pas trop de problèmes car je peux toujours agrandir mon ourlet ou couper un peu, et puis mon buste fait presque une taille normale, encore que je réfléchis à un petit ajustement de stature pour plus de seyant aux épaules, mais ça passe. Pour une jupe assez droite, de la même manière, je peux toujours couper à la dernière minute. Mais pour un short ou un pantalon, c’est plus problématique. Sachant que j’avais retiré 3 cm devant et derrière au niveau du bassin sur Safran, c’était hautement prévisible et j’aurais dû faire une toile ou, plus risqué, reporter ce que j’avais enlevé sur le pantalon sur mon short, puisque c’était la même marque.
Mais je n’y ai même pas pensé. J’ai joyeusement cousu tout mon short, monté la ceinture – je n’aime pas monter les ceintures – fait mes surpiqûres, passé mon cordon et un élastique pour pouvoir essayer l’engin, il ne manquait plus que le second élastique et les ourlets du bas. Là, j’essaie mon short, toute contente de moi et c’est la catastrophe ! Je constate que je pourrais transporter un bébé kangourou dans mon short ! Mister Nomé – après lui avoir dit qu’il pouvait donner son avis, que je n’allais pas me vexer – est d’accord avec moi. C’est encore accentué par le fait que l’entrejambe est rabaissée sur ce modèle, pour avoir un effet jupe culotte. Cela dit, c’est ce détail qui m’a sauvée : lors de l’essayage, j’ai replié la ceinture sur elle même, remontant le tout et ça semblait déjà beaucoup mieux.
J’ai donc sauvagement coupé à 3cm de la couture de la ceinture, j’ai refait une ceinture que j’ai remontée – je n’aime toujours pas monter les ceintures – sur le short en prenant soin de la tailler un peu plus grand et de rectifier au dernier moment car je n’étais plus sûre de la mesure du haut du short, puisque je l’avais coupé et que le modèle s’évase. Et là, ça me va. Ce n’est pas le truc le plus seyant que je possède, car avec ce genre de modèles j’ai des fesses toutes plates, mais ça, je le savais avant de le faire.
Je tiens quand même à vous préciser, les enfants, de ne pas faire ça chez vous ! J’ai eu un gros coup de chaud sur ce short que j’avais fait directement dans mon tissu de qualité et ça aurait pu me coûter très cher. J’ai réussi à le rattraper uniquement parce que l’entrejambe était rabaissée et la taille élastiquée, ce qui permettait des approximations de mesure à ce niveau. Mais vraiment, faites une toile. Je ne fais que rarement des “vraies” toiles, mes versions d’essai sont généralement portables mais dans un tissu auquel je ne tiens pas trop, mais c’est un minimum. C’est aussi un bon moyen de s’entraîner sur des points un peu techniques.
Au final, je suis donc contente de mon short à pois qui m’a déjà accompagnée en mini vacances chez Mamie. Il est très confortable, sa coupe cache bidou – et fe-fesses aussi mais le monde n’est pas parfait.
Patron : short Goji (version A) de Deer and Doe
Tissu : chambray bio à pois les trouvailles d’Amandine
Taille : 40 à la taille, 37 aux hanches,
Modification : – 3 cm en hauteur enlevés à la taille. Si je refais ce short, j’utiliserai les lignes “allonger-raccourcir” prévues sur le patron pour effectuer mon ajustement de stature de manière un peu moins sauvage.
Et n’oubliez pas, il ne vous reste que 3 jours pour essayer de gagner un de mes porte-monnaies !