Airelle : la baie-résina


Couture / samedi, janvier 21st, 2017

Il est grand temps de parler de ma Craftine box du mois de décembre. C’est ma deuxième boîte, et je n’ai pas été déçue par les tissus, même si j’avais un doute sur le vert bouteille qui n’est pas une couleur que j’ai l’habitude de porter. Mais Mister Nomé m’a dit « ben justement, ce sera l’occasion ». Et puis, c’est ça aussi qui est sympa, de me retrouver avec des choses que je n’aurais pas forcément achetées par moi-même. La boîte du mois de décembre contenait une viscose crêpe vert bouteille, un plumetis noir, des sequins, du biais et un patron à télécharger : la robe clémentine. Je ne suis pas partie sur ce modèle pour une raison simple mais imparable : l’effet sac à patates. Sur moi, ce genre de vêtements devient irrémédiablement un machin informe. Voire même je deviens un machin informe.

J’aimais beaucoup l’idée d’associer ces deux tissus, j’ai donc cherché un patron plus adapté à ma morphologie, et mon choix s’est porté, encore une fois, sur du Deer and Doe – rassurez-vous, mon prochain projet couture sera d’une autre marque, c’est promis.

J’ai choisi ce modèle de blouse pour plusieurs raisons. La première, c’est une blouse légèrement cintrée qui colle assez bien avec le « près du corps mais pas moulant, ma chérie » qui me met généralement plus en valeur qu’un truc trop flou ou trop serré. La seconde, c’est que c’était un patron Deer and doe, une valeur sûre pour moi.

C’est un modèle noté 3 en difficulté, soit pareil que le pantalon safran, ce qui me promettait un peu de challenge. Et en effet, il y en a eu. Je pense que les tissus ne m’ont vraiment pas aidée, pour le coup. J’aurais probablement dû en faire une première avec des matières plus simples à travailler. En effet, si la crêpe ne m’a pas posé trop de problème, le plumetis m’a fait perdre quelques poignées de cheveux. Pas le droit à l’erreur avec ce tissu, j’ai d’ailleurs dû recouper l’empiècement d’épaules car je l’ai complètement flingué en voulant découdre une couture un peu ratée. De plus, il s’effiloche à une vitesse folle, genre même quand je laissais le projet sur ma table de travail la nuit, en revenant le lendemain j’avais l’impression qu’il s’était effiloché tout seul !

Concernant le patron, j’ai coupé un 38 aux épaules qui s’évase en 40 à la taille. J’ai modifié les pinces en conséquence un peu au feeling, n’ayant pas trouvé de tuto pour le faire et ma foi ça me semble pas trop mal. Niveau modifications, j’ai remplacé les bracelets de manche par du biais car mon plumetis m’ayant déjà fait faire des cauchemars auparavant, je ne m’imaginais absolument pas essayer de le froncer !

Transparence oblige, je me suis essayée aux coutures anglaises et c’est vrai que ça donne un rendu beaucoup plus propre, même si pour le moment ça requiert beaucoup plus de minutie pour moi que le simple surfilage.

Fun fact : la couture anglaise s’appelle « French seam » en anglais. C’est marrant comme les anglais et nous, dans notre courtoisie légendaire, aimons à nous renvoyer la balle en matière d’inventions super classes comme la couture anglaise et la crème anglaise – French custard.

J’ai fait un passepoil avec le biais fourni dans la box et je l’ai cousu entre le plumetis et le crêpe, je trouvais que cela ajoutait une finition plus sympa. Du fait de la transparence, je n’ai pas respecté le sens de repassage de la couture, pour la cacher.

C’est au montage du col que ça s’est vraiment compliqué. Déjà, je pense que j’ai utilisé un entoilage trop épais, du coup mon col est vraiment gros, in-repassable ce qui m’a causé beaucoup de problèmes pour l’assembler, le maintenir en place et faire quelque chose de joli. Au final, je trouve qu’il fait le job mais ce n’est pas l’extase non plus. Et comme j’avais trop peur de découdre et de flinguer mon tissu super fragile, ben, j’ai laissé comme ça.

Le montage des manches m’a lui aussi laissée perplexe, je pense que la couture anglaise m’a compliqué la vie. En plus, mes marques avaient disparu sur le plumetis-effiloché et il a fallu que je remette mes repères un peu à l’arrache, enfin bref, j’avoue qu’à la fin, je n’en pouvais plus. J’ai d’ailleurs laissé la blouse dans un coin quelques jours avant de pouvoir la regarder en face.

Vous ne savez pas ce que je fais ? Rassurez-vous, moi non plus !

Et finalement, ça va. Ce n’est pas à ce jour le travail dont je suis le plus fière, mais je suis quand même contente de moi, j’ai une fois de plus pas mal appris et j’ai envie de retenter l’expérience de la blouse qui, je trouve, me va bien. Comme la Bérézina, quoi : une galère totale mais finalement pas une défaite !

Je crois aussi qu’une de mes erreurs a été d’enchaîner deux projets compliqués. C’est comme Proust, il ne faut pas lire à la suite Le Côté de Guermantes et Sodome et Gomorrhe, c’est trop pour un être normalement constitué, il faut intercaler un ou deux bons bouquins plus funs, faciles à lire et qui se terminent vite !

Patron : Airelle de chez Deer and Doe avec remplacement des bracelets de manches par du biais
Tissus : Craftine box de décembre
Taille : 38 évasé en 40 à la taille

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2 réponses à « Airelle : la baie-résina »

  1. Bonjour j’adore ta création. En effet j’ai aussi un doute sur la robe. J’ai aussi reçu la box de décembre ma première mais je n’y ai pas encore touché. J’attends ma surjeteuse.
    En tout cas j’adore cette blouse et même si tu as galéré ce ne se voit même pas. Bravo !

    1. Merci beaucoup !
      Je crois que des fois on veut faire trop parfait et on est trop critique avec soi-même, Monsieur aussi dit qu’on ne voit pas les heures de souffrances qu’elle m’a fait subir !
      Je surveillerai ta créa, j’aime beaucoup voir ce que font les autres avec les mêmes tissus ^^

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